Tangelo, plumcot, broccolini, mûroise, kalette, oroblanco, ça ne vous dit rien ? Ce ne sont pas des mots elfiques ou issus du dothrakie mais bien des variétés surprenantes de fruits et légumes hybrides.

Tous ces produits sont issus d’un croisement entre deux espèces différentes :

• Tangelo : croisement entre le pomélo et la mandarine
• Plumcot : de l’anglais plum et apricot, le fruit de la prune et de l’abricot
• Mûroise : fruit hybride issu de la mûre et de la framboise.
• Kalette : hybridation d’un chou kale et d’un chou de Bruxelles
• Broccolini : hybride naturel du brocoli et du brocoli chinois
• Oroblanco : croisement entre le pamplemousse et le pomelo

Bon maintenant, vous voyez le concept qui se cache sous ces noms saugrenus et effrayants. Alors les questions sont : est-ce que c’est dangereux et est-ce que ça va arriver en France ? (Attention, l’envahisseur hybride menace de nous attaquer !)

Oroblanco

Plumcot

Broccolini

Est-ce que c’est vraiment normal ?

OUI ! Il ne faut pas oublier que l’Homme a toujours cherché à faire des croisements. En effet, l’agriculture est née il y a plus de 10 000 ans, et on trouvait déjà des formes de mutation en domestiquant les espèces présentant le plus d’intérêts. Et puis après, nous avons voulu créer de nouvelles espèces, notamment grâce à l’hybridation ! (et oui Jamie !). Mais techniquement, tous les fruits et les légumes sont des hybrides puisqu’ils sont nés il y a longtemps grâce à la pollinisation, au vent, aux graines et aux abeilles. L’hybridation, telle qu’on en parle aujourd’hui dans cet article, est « naturelle », bien qu’elle nécessite un guidage et une intervention de l’homme. MAIS L’HYBRIDE N’EST PAS UN OGM !

Petit topo rapide pour comprendre la différence entre un croisement, une hybridation et les OGM :

• Croisement : on fait se féconder deux variétés différentes (d’une même espèce) sur plusieurs générations pour obtenir le produit que l’on veut. Exemple : une variété de tomates qui a très bon goût mais qui ont un petit calibre avec une variété qui ont le calibre idéal mais sans saveur.

• Hybridation : même procédé que le croisement avec des espèces différentes. Exemple : on isole une mûre et une framboise, l’une pollinise l’autre et on obtient une mûroise. La seule différence est que les hybrides ne sont pas autoreproductibles, c’est-à-dire qu’ils sont soit stériles, soit dégénérescents.

• OGM : on modifie génétiquement une espèce.

Ce mot « hybride » peut vous faire peur, mais après tout, le plus connu des fruits hybrides est certainement la clémentine, hybride de l’orange douce et de la mandarine. Et c’est l’un des fruits préférés des français !

Cette tendance va-t-elle percer en France ?

Pourquoi pas ! Mais je pense que ça restera assez minoritaire, un peu comme les mini légumes ou que ça s’intégrera petit à petit dans les étalages de supermarchés, comme les clémentines ou les raisins sans pépin. Incognito. De plus, comme la plupart des espèces hybrides ne sont pas autoreproductibles elles ne sont pas rentables pour les agriculteurs !

Si le mot hybride est effrayant il n’est pas synonyme de danger. Faites le choix ou non d’en manger, mais ne vous inquiétez pas pour ça ! Il vaut mieux se soucier de l’huile végétale, du blé, de la qualité de la viande…

A votre tour d’imaginer des hybrides farfelus ! J’ai déjà quelques idées :

• un navichaut (navet + artichaut : pratique pour la soupe !)
• un bananas (banane + ananas : idéal pour un smoothie)
• une topirotte (topinambour + carotte : c’est juste drôle !)