Qu’est-ce que le Optimised self ?
Healthy, vegan, super food, des mots qui résonnent dans bon nombre de concepts, de restaurants et de nouveautés… Et ce n’est pas prêt de s’arrêter !
La tendance du « healthy lifestyle » semble en effet s’ancrer de manière plus structurelle si l’on en juge les dernières campagnes de communication, les cahiers de tendances ou encore les nouveautés des derniers salons. Ce phénomène n’est d’ailleurs pas réservé aux marques agro alimentaires, aux nouveaux concepts food et aux restaurants tendances, en témoigne la dernière édition d’IFA.
Panasonic et l’optimised self
Parmi les piliers du high tech présents à Berlin début septembre, Panasonic a su se faire remarquer à travers son analyse des tendances food et sa réponse en matière d’électroménagers conçus (aussi) pour le healthy way of life et la cuisine du futur.
Afin de présenter sa nouvelle collection, la marque – inspirée des tendances européennes et à la forte identité japonaise – a associé chacune de ses nouveautés à des tendances émergentes ou croissantes en matière de cuisine et de consommation. Exit les robots trop compliqués et sur connectés, place à l’épuré et à l’essentiel.
Les fonctionnalités plébiscitées ? La préservation des vitamines avec un nouveau slow juicer, le respect du produit avec un blender de compétition et une mise en avant des cuissons saines via ce four vapeur tout en un (que j’aimerais beaucoup que quelqu’un m’offre à Noël !).
Pour mettre en situation ses innovations, Panasonic a choisi l’optimised self.
A l’image du «quantified self» dont nous vous avons déjà parlé, l’optimised self consiste à suivre la philosophie d’hippocrate : « que ta nourriture soit ton médicament et que ton médicament soit dans ta nourriture ».
Ainsi, pour Victoria Buchanan (trend analyst au Futur Laboratory de Panasonic) et Daniela Walker (insight editor au même endroit), le futur de la cuisine sera entre autre marqué par la volonté de dépasser les frontières sensorielles (ex : parfumerie culinaire ou comestible), le retour d’aliments oubliés (ex : hogweed seeds) mais aussi et surtout par ce que l’on pourrait appeler l’« alimédication » : Le mood dining (choisir ses aliments en fonction de leur influence sur nos humeurs), les brain-boosters (ces super foods qui bichonnent notre matière grise) et alco-health (entendez mocktails aux multiples vertus) devraient donc faire parler d’eux…
De la science fiction à la réalité
Dans la lignée des optimised self, on note en cette fin d’année une tendance culinaire… Originale. Les repas à boire. Pas façon régime, non. Plutôt façon jeune actif dynamique qui n’a plus le temps de manger. Est-ce que ça existe ? Combien ça coûte ? On vous dit (presque) tout sur ces smart foods.
En tant que gourmands, c’est parfois déstabilisant de lire des choses comme « je n’avais plus le temps de manger, alors j’ai inventé un repas complet, équilibré à boire ». C’est une juste cause évidemment, et au final c’est certainement mieux que de sauter régulièrement petit-déj ou déjeuner, mais où est là gourmandise là dedans ?
De notre côté, on pense évidemment à Soleil Vert (c’est notre côté geek) et ses aliments hyper énergétiques alors qu’en est-il IRL ? Le fait est que deux start-up ont créé des « repas à boire » qui semblent répondre à nos interrogations : des mélanges savoureux, peu chers, équilibrés et qui apparemment répondent aux besoins nutritionnels quotidiens d’un adulte.
Feed – Ready to drink
On en parlait plus haut, si le fondateur – dont on ignore le nom – a eu l’idée de créer Feed, c’est parce que débordé, il n’avait plus le temps de prendre trois repas par jour. Ses collègues étant dans le même cas de figure, l’idée d’un repas à petit prix, transportable et surtout mangé en quelques minutes sans crise de foie est née. Bon. Voilà la genèse du projet. Ce qu’on sait c’est que c’est vegan, sans gluten, sans lactose et sans noix. C’est aussi fabriqué en France et ça coûte 3.90€.
L’avantage, c’est qu’en terme de nutrition, on est selon eux, au top du top. Une bouteille de 500ml est constituée d’ingrédients naturels tels que les céréales. Pour autant, les ingrédients de cette bouteille magique ne sont pas hyper gourmands ! On apprend par contre, qu’elle couvrirait tous nos besoins en protéines, lipides, glucides, fibres, vitamines, minéraux, oligo-éléments…) dans des proportions idéales.
On est donc loin des outils régimes que l’on connaît, car Feed n’est pas un produit hypocalorique. Côté saveurs, on est sur du basique : chocolat, céréale et l’énigmatique « goût salé ».
Où acheter ? Sur le site et peut-être bientôt en grande distribution
Smeal
Smeal se définit comme « le repas savoureux des gens actifs ». Ici, le principe est un peu différent, le repas se présente sous la forme de poudre alimentaire à mélanger avec de l’eau dans un shaker (offert lors de la première commande.) Cependant, les promesses sont identiques : un délicieux repas équilibré, avec tous les apports nécessaires. Créé par Antoine Boillet et Sijia Wang, jeunes diplômés de l’Université Technologique de Compiègne, Smeal se veut, simple et accessible.
Contrairement à son confrère Feed, Smeal n’est pas végan. Cela dit, les saveurs proposées sont plus lisibles : fruits des bois, céréales – vanille et légumes du potager. Côté prix, les deux sont alignés, avec un prix légèrement inférieur pour Smeal (12€ les les 4 repas).
Où acheter ? Sur le site
Au final, malgré une réflexion de base intéressante : gain de temps, d’énergie et économies, on a du mal à imaginer la pérennité d’un tel concept. Il y a certes une vraie recherche en terme de saveurs et d’ingrédients mais où est la gourmandise ? Et surtout, les repas restent aussi un moment de partage et de convivialité. Alors on dit pourquoi pas en cas de rush extrême, mais à proscrire au quotidien afin que se nourrir ne soit pas qu’un besoin mais aussi une envie !
L’Optimed self reste donc une tendance intéressante, à surveiller, mais à prendre avec des pincettes tout de même, pour que l’alimédication, ne remplace pas l’alimentation.
klodeko
Publié à 20:55h, 29 octobreExcellent billet.
Cette partition hexagonale reprend la musique que les américains ont inaugurée avec le soylent, inspiré lui-même par le Dal bath népalais (sorte de rizlent à mâcher).
A noter que les versions américaines sont distribués en formules d’abonnement (10 ou 28 jours).
Je reste dubitatif sur la capacité de tels concepts à « scaler » dans les pays qui ont érigé la gastronomie en pilier de leur culture comme la France ou l’Italie. A suivre.
Pour un test grandeur nature c’est par ici :
http://uk.businessinsider.com/i-tried-the-soylent-competitor-that-a-youtube-cofounder-just-invested-in-heres-what-it-was-like-2015-9
Serena Angeli
Publié à 16:56h, 03 novembreEffectivement, ce concept aura certainement plus de difficultés à évoluer dans des pays où le plaisir de manger est roi ! Comme vous dites, à voir !
Merci pour cet article US fort intéressant !
klodeko
Publié à 22:13h, 13 novembreDans l’optimised self scientifique, très self et très scientifique, vous avez certainement constaté que l’implication de la génétique est en train de faire une percée avec les californiens Arivale et Habits.
Peut-être trop rationnel au pays de Rabelais 🙂
https://www.arivale.com/
http://seattlebusinessmag.com/arivale-gut-check-and-more
https://vimeo.com/136635555
https://habit.com/
https://www.youtube.com/watch?v=qVWiZQPEt5U
http://www.popsci.stfi.re/personalized-nutrition-company-will-use-your-dna-to-tell-you-what-to-eat?sf=nrbypdl#aa